- cerbère
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• 1576; lat. Cerberus, gr. Kerberos, nom du chien à trois têtes qui gardait l'entrée des enfers♦ Portier, gardien sévère et intraitable.Cerbèren. m. Litt. Portier, gardien intraitable.————————Cerbèredans la myth. gr., chien à trois, cinquante ou cent têtes qui gardait les Enfers. Orphée le charma avec sa lyre; Héraclès le dompta.⇒CERBÈRE, subst. masc.[P. réf. à Cerbère, chien monstrueux à trois têtes, gardien des enfers dans la myth. gr.] Tous ces êtres, dragons, cerbères orageux, Que le bronze et le rêve ont créés dans leurs jeux (HUGO, La Légende des siècles, Eviradnus, t. 1, 1859, p. 357).A.— [Symbole du monstre] Les antiques chansons Des cithares et luths, des poètes et pères Qui les yeux ravissaient des monstres et cerbères (MORÉAS, Sylves, Astre brillant, 1896, p. 222).B.— Fam. [Symbole du gardien sévère]1. Gardien intraitable à l'entrée :• 1. Marcel, qui avait refait dix fois, et du haut en bas remanié cette toile, attribuait à une hostilité personnelle des membres du jury l'ostracisme qui le repoussait annuellement du salon Carré; et, dans ses moments perdus, il avait composé en l'honneur des cerbères de l'Institut un petit dictionnaire d'injures, avec des illustrations d'une férocité aiguë.MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 179.2. Gardien de maisona) Par dérision. [En parlant d'un chien] :• 2. Mon roquet famélique et galeux traînait encore, dans l'éloignement, ses glapissantes lamentations; aux douloureux accents de ce cerbère de tripot, un matou enroué mêlait par intervalles son amoureuse plainte.MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 12.b) Souvent péj. et iron. Portier, concierge, gardien intraitable sur les conditions de passage et, de plus, d'abord et d'humeur difficiles. Le vigilant cerbère; le fidèle cerbère de la loge; ce vieux cerbère; un cerbère femelle. Et il se dirigea lestement vers l'antre du cerbère, ou, si l'on veut, la maison du concierge (MUSSET, La Mouche, 1854, p. 288) :• 3. Mais il n'y a encore de visible que ce vieil ours de l'hôtel Plédron, le concierge borgne, qui bat insupportablement son tapis brosse. Une poussière dense entoure le cerbère.J. DE LA VARENDE, Le Roi d'Écosse, 1941, p. 13.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. « Chien à trois têtes qui gardait la porte des enfers » d'où XVIe s. « gardien intraitable » (MARG. DE VALOIS, Mém., an. 1576 ds GDF. Compl. : Les cerberes que l'on avoit mis a ma porte); 1668 (LA FONTAINE, Fables, III, 18 ds LITTRÉ : Que ce chat exterminateur, Vrai cerbère, était craint une lieue à la ronde); 1690 (FUR. : On appelle figurement & par exaggeration un Suisse ou un Portier trop rebarbatif, un Cerbere). Empr. au lat. Cerberus, nom du chien à trois têtes qui gardait la porte des enfers (Cicéron ds TLL s.v., 332, 46), lui-même empr. au gr.
(Hésiode ds LIDDELL-SCOTT). Fréq. abs. littér. :24.
cerbère [sɛʀbɛʀ] n. m.ÉTYM. 1576; lat. Cerberus, du grec Kerberos, nom du chien à trois têtes qui gardait l'entrée des enfers.❖1 (…) un chien, dont j'entends la voix, est la seule garde du prince : Cerbère aboie ainsi aux ombres dans les régions de la mort, du silence et de la nuit.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, VIII.1 Portier brutal, hargneux; gardien sévère et intraitable. || C'est un cerbère. || Un cerbère femelle.2 (…) ce chat exterminateur,Vrai Cerbère, était craint une lieue à la ronde.La Fontaine, Fables, III, 18.♦ Garde, gardien, concierge.3 Une fois cette conviction bien arrêtée dans son esprit, il sut s'informer près des guichetiers; il avait une façon irrésistible de charmer les cerbères et de leur faire dire ce qu'il voulait savoir, sans qu'ils s'en doutassent le moins du monde.Louise Michel, la Misère, t. III, p. 631.2 Chien de garde hargneux, agressif.
Encyclopédie Universelle. 2012.